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'Round about my life
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20 septembre 2007

Le Koweit en pleine mutation

Le Koweït est en pleine mutation. Une quinzaine d’années après  sa libération par l’U.S. Army, l’émirat prend conscience de son retard face aux enjeux du monde moderne. Le constat est d’autant plus criant que l’analyse est simple.

Premièrement, la fin de la rente pétrolière pénètre les consciences. Ce qui n’était longtemps qu’un lointain horizon presque aussi abstrait que l’épuisement en hélium du soleil est devenu un paramètre majeur des projections économiques. Conséquence insolite, le gouvernement koweïti communique désormais sur le thème des économies d’énergie. Mais la révolution culturelle est surtout l’annonce que prochainement les citoyens du Koweït devront s’acquitter d’un impôt sur le revenu. Dans un pays ou l’Etat providence était jusqu'à présent une règle (par exemple, lors du Ramadan, l’Emir octroie à chacun de ses sujets, du bébé au vieillard, environ 500 euros), l’annonce sonne comme un glas. Le réveil est d’autant plus douloureux que le voisin Dubaï affiche une reconversion exemplaire en plate-forme économique régionale pour tout le Moyen-Orient. Toutes les multinationales y ont leur siège régional, certaines mêmes leur siège mondial comme l’américain Halliburton, dont l'ancien dirigeant n'est autre que le Vice-President des Etats-Unis, Dick Cheney. Les audaces architecturales (l’Hôtel Borj, seul hôtel au monde comptant 7 étoiles, les iles artificielles, la station de ski, oui la station de ski !, la nouvelle tour la plus haute du monde, etc) de Dubaï sont un affront au Koweït qui apparait aujourd’hui comme une ville vieillotte s’étant endormie depuis bien longtemps, repue des flots d’or noir qui coulent de ses pipelines. Koweït se cherche donc un avenir. L’objectif désormais affiché est celui de devenir un centre financier. La compétition internationale en ce domaine est forte et la partie est loin d’être gagnée, d’autant plus que la situation géographique du Koweït est périlleuse.

La situation explosive à Bagdad (à 450 km de Koweit City) n’est évidemment pas rassurante. A contrario, l’émirat est aujourd’hui une vraie place forte américaine. Le Crown Plazza Hotel ou réside l’Etat-Major américain est une place forte bunkérisée. Le gouvernement koweïti vient d’autoriser les U.S.A. à déployer des missiles Patriot sur son territoire afin de protéger les puits de pétrole, entre autre. Mais ce n’est pas autant l’Irak qui inquiète et suscite une menace que l’Iran. Le son du canon n’est pas loin et le Koweit , allié indéfectible des Etats-Unis d’Amérique, est une cible facile. Depuis 18 ans, le Koweït est au centre des évolutions géostratégiques mondiales. Et cela pourrait bien encore durer 20 ans. Plus le pétrole sera rare, plus il sera cher et attisera les convoitises. Saddam Hussein aurait-il envahi le Koweit s’il ne se l’était cru autorisé par les américains en remerciement de son combat contre l’Iran (thèse développée notamment dans le film sorti en 2006 « Quelques jours en septembre ») ? Sans doute pas. Et au final à qui profite le crime sinon aux mêmes américains qui ont fait main basse sur les réserves pétrolières de la région et dont les centaines de milliards de dollars dépensés dans la guerre profitent à leur industrie militaire et à quelques compagnies privées dont les intérêts sont parfois très proches de la Maison Blanche. CQFD.

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